Je considère l’intervention d’Ingo Barlovic à Göttingen
dans son ensemble positive; positive pour qui sait
raisonner avec sa tête.
Ingo Barlovic affirme en effet dans ses conclusions que
18 résultats sur 21 sont exacts; que dans le cas d’un
résultat erroné, il existe toutefois une forte
probabilité que l’on ait réutilisé du bois déjà vieux
(auquel cas, le résultat deviendrait exact) ; enfin,
qu’un résultat est assurément erroné.
Je
ne souhaite pas ici débattre du sujet de la fiabilité
des autres méthodes de datation telles que la
dendrochronologie ou le carbone 14 mais seulement vous
inviter à effectuer quelques “blind tests” avec ces deux
méthodes pour ensuite comparer le niveau de précision
des résultats ainsi obtenus par-rapport à ceux obtenus
avec la méthode spectroscopique. Sans doute n’est-ce pas
nécessaire dans la mesure où de nombreux articles ont
déjà été publiés en la matière, mettant en évidence un
pourcentage d’erreur bien supérieur; sans compter
l’impossibilité, en ce qui concerne l’art africain,
d’utiliser cette méthode dans de très nombreux cas.
Je
conviens que les publications purement scientifiques ne
sont pas assez nombreuses. En réponse, je vous rappelle
que cela fait quelque temps déjà que nous essayons de
mettre en place un projet de collaboration et
d’approfondissement en milieu universitaire. Il n’est
cependant pas facile de trouver une université
intéressée et impartiale, qui n’ait pas d’intérêt à
soutenir en priorité l’application des autres méthodes,
comme cela est apparu dans l’article honteux du Dr.
Klein.
Il
semble en outre que l’aspect trop bon marché de
l’analyse spectroscopique constitue une aberration
scientifique fondamentale!
L’analyse coûte peu parce que promue par une entreprise
qui a toujours eu à cœur de venir en aide à tous les
collectionneurs, même ceux ayant des ressources
financières limitées, et de leur permettre de
reconnaître l’authenticité des objets d’art en leur
possession. Afin d’augmenter la crédibilité d’une
méthode scientifique, il faudrait augmenter les coûts de
l’analyse? Hé bien, en ce qui nous concerne, nous
n’adhérons pas à ce principe !
Notes:
-
Bien sûr, cette méthode connaît des limites : quelles
méthodes pourraient prétendre ne pas en avoir en
général?
-
Bien sûr, il est important de prélever
correctement l’échantillon.
Bien que les informations permettant d’effectuer le
prélèvement soient clairement illustrées, il arrive
souvent qu’elles ne soient pas respectées.
Nous ne connaîtrions pas de problème d’erreur liée à
l’exécution du prélèvement d’échantillon si nous
imposions d’apporter les objets auprès de notre
laboratoire. Nous pensons cependant qu’il est
important de laisser au propriétaire la possibilité
de prélever lui-même directement l’échantillon sur
l’objet : sera alors obtenu, non un certificat de
datation avec photo, mais un spectre d’informations
de l’âge de l’échantillon envoyé.
-
Bien sûr, il existe des bois pour lesquels la méthode
sera applicable alors qu’elle ne le sera pas pour
d’autres.
En se basant sur les mesures de la détérioration du
bois et sur les comparaisons avec des échantillons
présents dans une banque de données déterminée,
certains types de bois sont difficilement datables,
voire ne le sont pas. Ce point a toujours été
clairement spécifié; il existe une liste (forcément
partielle) de bois, également consultable sur
Internet.
-
Bien sûr, des conditions “exceptionnelles” de
conservation peuvent altérer le résultat.
Dans certains cas, l’objet a été conservé ou est
resté dans un environnement très différent du
contexte type de la plupart des objets similaires,
utilisés à titre de références. Dans ces cas,
heureusement peu fréquents, le résultat pourra
contenir des erreurs proportionnelles à l’importance
de l’anomalie de conservation.
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